Valy

Ankilalao – Concours de poèmes sur les droits de l’homme pour le blog action day

Traduit de la version Malagasy sur le blog Ankiteny.

Le concours de poèmes sur les droits de l’homme, lancé sur facebook par Ankiteny, a pris fin ce jour, en guise de participation au blog action day.

Sur les 11 participants, aussi talentueux les uns que les autres, les poèmes ont été écrits en Malagasy, Anglais et Français. Nous rajouterons au fur et à mesure les contributions hors concours… puisque l’essentiel, c’est de s’exprimer.
Le poème gagnant est celui qui a obtenu le plus de « j’aime », à savoir celui de Malala Ramanitrera que nous avons eu l’honneur d’interviewer.
Ankiteny : Malala Ramanitrera, pouvez-vous nous parler un peu de vous ?

MR : Grande voyageuse, j’ai eu l’opportunité d’être en contact avec des cultures différentes sous toutes les latitudes. Tout d’abord, je m’intéresse à l’humain et aux droits de l’homme. Sans être une activiste forcenée, j’ai eu l’occasion en 2002, de diriger une association internationale pour la défense des droits de l’homme à Madagascar, réunissant plusieurs nationalités différentes – ce qui nous a permis d’agir et d’influer sur le cours des événements sans être taxés d’ingérence. C’est un expérience dont je suis fière car c’est bien la seule fois où la communauté étrangère vivant à Madagascar, s’est activement impliquée pour les droits des Malagasy. Pionniers dans l’utilisation de l’Internet comme vecteur de communication et d’information, nous avons pu faire parvenir l’alerte sur la situation qui prévalait au pays au-delà de nos frontières – ce qui nous a permis d’être en contact avec des associations telle que Survie de F.X Verschave et des journalistes étrangers. J’ai parallèlement entamé une action de sensibilisation aux Droits de l’Homme et à l’éducation citoyenne aussi bien à la radio, à la télévision ou dans la presse écrite – en l’occurrence, L’Express de Madagascar. Etant binationale, je suis plus connue sous mon nom français dans mes actions publiques. Mon intérêt pour les Droits de l’Homme n’est pas nouveau ; c’est aussi un des ‘topics’ de prédilection que j’ai enseigné à l’American Cultural Center à l’époque. Consciente de l’importance de l’éducation, j’ai plus d’une décennie d’expérience dans ce domaine tant en France qu’à Madagascar. J’ai été Coordinatrice de Programme pour un centre de partage de connaissances faisant partie du réseau mondial de formation pour le développement, affilié à l’Institut de la Banque Mondiale et membre de l’Association Africaine des Centres d’Enseignement à distance. Actuellement consultante en Renforcement des Capacités, j’effectue différentes missions dont l’actuelle pour la WCS, une évaluation de portfolios d’enseignement des enseignants universitaires en vue de leur certification pour l’enseignement actif de la conservation de la biodiversité.
Pour directement contacter Malala Ramanitrera : LinkedIn, Email.

Ankiteny : Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a motivé à participer à Ankilalao, concours de poèmes sur les droits de l’homme ?  
MR : En voyant le thème du concours de poème lancé par Ankilalao, j’ai été tout de suite intéressée par le fait de toucher directement et immédiatement le public. éventuellement de recueillir des commentaires. Facebook est un moyen formidable d’échanges et d’interaction et permet de prendre la température de l’opinion, surtout en cette période pre-électorale assez troublée. Force est de constater que beaucoup ne croient plus aux promesses populistes émises par les candidats et souhaitent voir des actions concrètes en vue du mieux-être de la population. D’autre part, les moyens considérables déployés lors de cette campagne ont un caractère indécent lorsque pour plusieurs millions de nos concitoyens, le minimum vital n’est même pas assuré – sans parler de leurs droits les plus basiques. Ce poème est donc un cri d’alerte pour rappeler l’urgence et la priorité aux politiciens qui prétendent accéder au pouvoir. Qu’ils ne s’écoutent pas trop parler mais qu’ils ouvrent les yeux et écoutent, pour agir véritablement pour la population et leur rendre leur dignité. Seul un peuple debout pourra œuvrer pour son développement.

Ankiteny : Voulez-vous ajouter quelque chose ?
MR : J’espère que l’éducation deviendra une question prioritaire dorénavant. C’est l’unique moyen pour réduire la pauvreté de manière efficace; une population éduquée connait ses droits et ses devoirs fondamentaux, est à même de contribuer activement au développement du pays et accroître ses revenus, a une meilleure santé, vit dans la paix et contribue à la protection de son environnement. Avoir une masse critique de citoyens éduqués est une condition nécessaire pour Madagascar pour une vraie transformation et un véritable développement.

Les autres poèmes aussi intéressants et profonds les uns que les autres, sont ci-dessous :

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AOKA TSY…
Raha zo no resahina:
Tsy mifidy firazanana,
tsy mifidy fiaviana
fa mitaky fitoviana.
Koa fanairana no atao,
aiza ho aiza izato ianao?
Ô ry olom-pirenena
mifohaza,miarena!
Fa samy manan-jo hihaina,
an-kahalalahana hisaina.
Manan-jo haneho hevitra
ary koa hanapa-kevitra.
Hihinana,hitafy,
hiala sasatra tsy hiafy;
hankafy ny zava-kanto,
handrindra fiainana milanto.
Koa aoka tsy holotoina,
tsy hofafàna na hovonoina
ireo zo maha-olombelona,
Tsy ho donto,tsy ho domelina.

Doria RAZAFIMANDIMBY
8 Oktobra 2013

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JEREO
Zareo koa mba te ho soa
mba te hiadana ho sambatra fa manan-jo
mba te hanana trano hialofana amin’ny orana izy
mba hajao ny vehivavy sy ny ankizy
mila fahafahana izy haneho ny heviny
lay hoe demokrasia no mba revireviny
satria na nodoranao aza ny rovany
dia ny zony no mijanona ho lovany
eny lay zo maha olombelona na hoviana tsy ho ravany
sento kely mandravaka ny tavany no mba hery entiny mihatrika ny androny
hitadiavany sakafo sy fitafy hitovizany amin’ olon-drehetra azahoan’ny anjara masoandrony
manan-jo ny olon-drehetra ho tony, hiteny, ahalala ny taniny ary hampandroso ny tenany

Tarika Zanadjah’z

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Homme – Droits – Universel
O toi, fervent protecteur de l’Homme
Tu parles de dignité,
Mais les victimes de guerre dont on ne peut plus faire la somme
Me fait douter du sens de l’humanité
O toi, fervent gardien des Droits
Tu parles de liberté,
Pourtant condamnés sont mes choix qui ne leur conviennent pas
Même si le bien-être de la communauté je n’ai dégradé.
O toi, fervent défenseur de l’Universel
Tu parles d’esprit de fraternité,
Mais tu trouves acceptable et naturel
Ceux qui, par les frontières géographiques, cultivent la disparité.
Et si pour changer, tu cessais de parler,
Mais plutôt d’actions, me montrer.
Valisoa Ram Ram
09 Octobre 2013

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Ny zon’olombelona ve ?
Zon’ny vehivavy sy ny lehilahy, na kely na lehibe !
Zon’olombelona hoe ?
Zo fototry ny fiainantsika, iankinan’ny ain-dehibe !
Ny zon’olom-belona anefa
Ankehitriny toa mirefarefa
Satria toa tsy misy manaja
Toa very hasina sy very haja!
Ny zon’ny tsirairay hiaina
Feran’ireo kely saina
Ny zon’ny rehetra hianatra
Tsy raharahian’ireo tia voninahitra
Ny zon’ny olona mba te ho salama
Toa miporitsaka, tsy hita, tsy tana!
Ny zon’olombelona anefa
Amin’ny tsirairay no miantefa
Mila ampianarina ny rehetra hahalala
Fa ireo zo ireo, tsy misy tombo sy hala
Na mahantra ianao na manan-karena
Ny zo mitovy foana fa tsy misy mihena
Ka nahoana ny sasany no havela hanjakazaka
Fa ny ambony kosa izany natao hizaka?
Ny vehivavy aondrana, ny ankizy ampijaliana
Ny be antitra tsy misy mpijery, ny zaza ariana
Ny andavan’andro mangidy, tsy misy hamamiana
Toa maty ny fanantenana sy ny faniriana
Kanefa raha voaaro ny zon’olombelona
Vetivety ny tsiky dia ho tafaverina!
Koa fantàro ary ny zonao, ny zontsika
Fantàro sy arovy ireo tsy hisy hipiaka
Ampianàro ny tapaka sy ny namanao
Hoe ny zon’olombelona tsy aterin-kalao!
Fa ireo mpitondra indrindra indrindra
Ireo mpandrafitra sy ireo mpandrindra
No mila ampianarina ombieny ombieny
Ny hankato sy hiaro ireny zon’olombelona ireny!
Satria ny rehetra voafen’ny lalàna
Fa tsy hoe “izaho manana ka tsy te-hahalala”
Ianareo manam-pahefana dia tsarovy
Fa ianareo no tokony hivoy ny zo mba hitovy
Fa tsy ianareo indray sanatria
No hambotry ireo efa mania!
Tsotra ny hafatra: fantàro, arovy ary hiano ny zonao
Aza avela hisy hanembatsembana ireo fa anao!
Raha misy tsy faly dia mahazo mototra
Fa tsy misy tokony afaka handika ny zo fototra!
Ke – 16 oktobra 2013
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ZOKO, ZONAO, ZONTSIKA, ZONAREO…!
Raha ny zon’ny olombelona no asian-teny.
Dia izao no mba hafatra ombieny ombieny:
Mila HAJAINA sy AROVANA hatrany;
Mba TSY HISY HANOSY na koa hanambany.
Zon’ny tsirairay ny hiaina finaritra;
Hiaina malalaka tsy misy fetra voafaritra.
Tsy azon’iza terena na fehezina izany:
fa zon’ny olona rehetra miaina ambony tany.
Manan-jo ny tsirairay ka mendrika hohajaina.
N’izaniza olombelona; velona, miaina.
ka anjaran ny tsirairay ny MIARO ny zony:
Mba tsy ho hitsahan’ny hafa intsony.
Ny olona rehetra de mitovy!
Na lahy na vavy na zovy…
Na inona lokony na avy aiza fiaviny:
na inona ananany na inona tiany…
DIA MITOVY AVOKOA SATRIA SAMY OLOMBELONA:
MANANA NY ZO REHETRA MAHAOLOMBELONA.
Jean Noelson Andrianiaina
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Apologie de l’abolition
Une vie pour une erreur,
Une erreur pour justice.
Une folie dans les mœurs
Pour endiguer des vices.
Le méritent-ils
Ces meurtriers, ces sicaires,
Ces hommes fous, ces hommes vils,
Qui aux derniers mots d’un vicaire
Se noieront dans l’angoisse
De connaitre la réponse
Qui rempli temples et paroisses
Sans espoir de délivrance ?
Si Dieu dans sa sagesse
Exulte par la création,
Croyez en son allégresse
En prônant l’abolition.Ces clients du pont des soupirs
N’ont points une vie inférieure
A une peine pour gésir
Ne perpétuant que le malheur.Les exécuteurs des hautes œuvres
Ne seront mieux que ces pleutres
Si par vocation ils œuvrent
Et légalisent ainsi ces meurtres.

Que ces piètres Atropos
Épargnent ces rebelles miséreux,
Et gardent vide ces fosses
Au grand bonheur de Dieu.

Ayez l’audace, ô citoyens
De faire fi de l’ineptie.
Qu’ici bas existe des moyens
Pour faire face à l’idiotie.

A l’instar de ces grandes gens,
Comme se sacré Badinter,
Tous ensemble osons
Raviver la dignité sur terre.

Oublions ces barbaries moyenâgeuses,
Dans cette société nouvelle.
Ces vétustes pratiques tueuses,
Pour faire preuve de nos potentiels.

Juges, vos mains ne sont point divines.
Laissez donc au seul créateur
Le privilège de la fin comme de l’origine
Et non d’un quelconque prêteur.

Que rien ne soit supérieur à la vie,
Ni jugement ni peine.
Qu’importent vos envies,
De grâce, aidez pour que s’estompe la haine.

Billy Cosm Dred
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Inspiration présidentielle
Illustre candidat
Comment pourrais-je voter pour toi
Quand tes adversaires et toi
Colliez vos affiches ici et là
Comment pourrais-tu diriger ce pays
Quand tes partisants et amis
Ne respectent pas nos plus basiques lois
Dis nous comment tu feras?
Je te prie sois digne de ton statut
Fais entendre raison
A tous tes partisants
Ainsi tu pourras être ce président tant voulu
Comprends nos désarrois
En te voyant agir comme ça
Tu agis tel un vandal
A travers nos rues et ses dédales
Irfan Aly F. Abasbay
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Thought
Human beings: we are born to be free
Free from any shackles of norms.
Very existence is dignified to be free, since inception
Free from prejudices on color, creed, and forms.
Created from same elements and go back to same.
How? – Then – One is better to other?
How? – Then – One can judge the other?
How? – Then – One make laws for others?
We – the highest form of life
Why? Why any distinction, then?
We are born free, will die free!!
It’s our birth-right, none can invade
The right to live love and be free!
Priyambada Sinha
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Zo
Ny Zoako ve? , ny Zoanao ?
Izay mandreha, tsy vaovao
Efa filaza hatramin’ny ela
Saingy apetraka, avela
Dia samy mitanisa ny azy
Samy manana Lazaina
Ao ny hafa mamazivazy
Ho an’ny lahy sa ho an’ny Vavy?
Manana aho, eny Hianao koa!
Ka aoka mba hifanaja
satry ny tena atao hoe Zo
Dia afa-miaina toy ny Zaza.
Izay fantako fa mety ho Zoako
Dia heveriko fa ho Anao koa
Ka mitandrina Aho , ataoko an-dohako
Ny fanajana ilay Zo
Ka manaja ny tenako aho
Dia hajaiko koa Hianao
Ka tsy mila hatoro hoe izao sy izao
Fa hianao Mahalala, Izaho tsy hatoro
Richard Rakotondranaivo
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DROIT est l’Homme
L’Homme est droit
ÊTRE un homme
Être droit
Avoir un droit
Pour savoir un homme
Faire son droit
Est ce le devoir de l’Homme
Éditer des lois
Coordonner notre vie
Limiter les émois
Quand tout est permis
Et si on a pas ce « droit »
On serait jamais un « homme »?
Des humains sans FOI
Immergés dans la monotone
Maintenant …
Allons tous, á bon droit
Quelques soit nos valeurs
Chacun peut toujours croire
Et d’espérer ses BONHEURS
Fanjanirina Issan Hamady
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MISY

Izaho sy ianao mahita fa misy, misy foana
Ireo zara raha miaina nohon’ny kibo noana
Tsy mba afaka mibanjina ny hafaliana manoloana
Misikin-kenatra am-balahana…

Misy maro any ho any fo mitempo hakiviana
Ireo mitolona isan’andro ao anaty fijaliana,
Mijinja fahoriana raha namafy fifaliana
Teny an-dàlana naleha.

Misy anefa isan-taona, na an-tsary na an-teny
Filazana hatraiza hatraiza, fanehoana ombieny ombieny
Ireo mpiaro ny “zo fototra”, ireo mpiaro ny “malemy”
Toa efa lasa rehareha…

Fa raha misy any ho any, tena sahy hijoro koa
Hampiseho amin-kasa ireo hoe “fiarovan-jo”
Dia mba ilazao re aho, hirotsahako ihany koa,
Fa vonona aho, “hiaro zo”.

Volatiana Rakotondrazafy

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ZO NY MIANATRA

Lay fanabeazana lova tsara indrindra
Mampaneho fiainana toa mirindra
Kanefa,indrisy,tsy mba kinasa
Toa ny tsy misy ,ka tsy hain’ny hafa

Ohatra amin’izany
Ireo olona ambanivohitra any
Eny na an-drenivohitra aza
Tsy mahalala akory
Ka ireo zanany tsy an-tsekoly
Kanefa mba tsy ho voambaka
Dia ampianaro ny zaza
Ka tsy hiambakavaka
Eo anatrehan’ny hafa
Indro ampahalalako anao
Fa zonao,zontsika ny mianatra
Indro ambarako anao
Fa vokatsoa ny tomaratra
Ahaizana sy ahalalana
Ka hampandroso ity tanàna.
Koa tena noraisintsika ve?
Ny ho beazina
Tena efa hiainantsika ve?
Sa hodina tsy arina.
Mila fanajana izany
Ka tsy atao raraka an-tany…

Junnu Randriambololona

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OMEO

Mba ho fanajana ireo zo

Omeo anay ny marina tokoa

Mba hanomezan-danja ny rehetra

Aoka ny fahafahanay tsy hisy fetra

 

Potika tokoa mantsy ankehitriny
Ireo zo noraiketina fahiny
Hany ka misy ny tsy fitoviana
Amintsika zava-boary izay nohariana

Any ho any tsy hitantsika lavitra
Misy ireo tsy mihinana anefa miharitra
Koa anisan’ireo ny any an’efitra
Atao akory, inona ary no fanefitra?

Omeo hasina ny rehetra izay te hiteny
Henoy sy hajao fa misy dikany izy ireny
Hampitovio ny rehetra na dia maro loko tokoa
Tsy misy ambony na ambany fa iray avokoa

Omeo ny anjarany ihany koa ny ankizy
Mba hiaina anaty fifaliana lavitry ny ngidy
Na voafonja aza ireo olona sasantsasany
Olombelona izy ireny, mbola manana ny hasiny

Asio lalana mazava ho an’ny vehivavy
Ny ankizy sy tanora tsy hihafihafy
Fa raha ireo rehetra ireo no ho tanteraka
Andeha angeha jereo ny ho avy tsy handreraka

Hajao ny zonao sy ny an’ny hafa
Omeo lanja ireny mba tsy ho voafafa
Ka ho tanteraka ilay nofiko hatrizay
Hitovy zo daholo isika tsirairay

Miora Rakotovao

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Alors Dites-moi, à quoi ai-je droit

Si jour après jour ma vie n’est qu’effroi

Si à l’imminence de chaque lueur, mes vivres décroissent

Si en chaque circonstance la déception me foudroie

 

S’il vous plait, de l’aide, car je sais, moi
Quels sont mes droits et en quoi je crois
A une vie, à des études à ma liberté et à une voie
Pour me débattre et trouver mon chemin dans ce monde sans loi

Je ne réclame pas vos vies, je ne réclame pas vos toits
Je désire juste votre main, pour qu’ensemble et avec notre foi
Nous cessions enfin de servir de proie
À tous ces soi-disant dirigeants, et leader qui en fait sont maladroits

Bref, cesse de bavardage et de discours courtois
À présent passons à l’action, même dans ce désarroi
Soyons, tous, ce changement que l’on voit
Réclamons ceux a quoi on a droit

Nous, fils, filles enfants de MADA
Réveillons nous, et réussissons ce fameux exploit
Posons la première pierre pour faire entendre nos voix
Tout en promettant de ne pas trahir nos lois
À présent j’en suis sûre !! Ne me dite plus à quoi j’ai droit

Sakaiza Rasolofomanana

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Et si…

Et j’ai rêvé d’un monde meilleur
Où la vie est espoir
Espoir et fraternité
Un monde où règne l’égalité

Un monde révolu
Où n’existe aucune discrimination
Quelle que soit Ma tribu
J’aurais Droit à l’expression

Un monde sans torture
Où je me sentirais en sécurité
Et chaque âme même sans armure
Ne ferait face à ce danger

Et c’est ainsi que je me suis réveillée
Et faire face à la vérité
A quoi me servirait la liberté
Si on ne respecte point mes Choix ?
A quoi me servirait la liberté
Si on m’enlève mes droits ?
Lysa Miangaly

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ZON OLOMBELONA

Ny olondrehetra izay velona
Dia manana zo sarobidy
Io ilay hoe “Zon’olombelona”
Tsy sandaina ary tsy amidy

Io ilay zo ny hitafy sy hihinana
Hanana trano koa honenana
Hotsaboina raha sahirana
Hiaina sy handry fahalemana

Io ilay zo hiaina finaritra
Anaty tontolo madio
Satria loto, fako tsy fiaritra
K’handitsoka toy ny tadio

Zo ny horaisina an-tanana
Ra(ha) tsy mahavelon- tena intsony
Fa tsy avela ho faty andalana
Toy irony adala irony…

Io ilay zo ny ho arovana
Raha indrisy tojo ankaso
Anananan’ny fadiranovana
Mifonja toy ny malaso

Io ilay zo ny hiaina, ho tony
Ho lavitra tsindry hazo lena
Koa irony mpirehareha irony
Mila faizina, resena..

Io ilay zo izay maha olona
Satria ny olona fanahy
Koa tena ilàna tolona
Hiaro ny zonao sy ny ahy

Masina ny Zon’ny velona
Fa tsy fotaka hosena
Tena zontsika olombelona
Mila hajaina, mila ekena

Ny Soatiana


Histoire de l’enfant malgache : « ce que vaut la vie de ma famille »

Bonjour, je m’appelle Aina – qui veut dire Vie en malgache -, j’ai 8 ans et je suis malgache.
– J’ai trois frères et deux sœurs avec qui je partage ma chambre. Mes grand-parents et deux oncles et tantes vivent dans la même maison que nous.
– Mon père va aux champs tous les jours et ma mère travaille ponctuellement, selon les opportunités qui se présentent à elle. Sinon, elle vend des beignets de bananes.
– Seulement deux de mes frères vont à l’école publique parce que mes parents n’ont pas assez d’argent pour acheter des fournitures scolaires pour tout le monde. Ils marchent environ deux heures par jour pour se rendre à leur école.
– Mon jour préféré est le dimanche parce que c’est le seul jour de la semaine où nous mangeons de la viande. Quand le riz ne monte pas assez, nous mangeons du manioc et il nous arrive de ne manger qu’une fois par jour.
– Moi, je ne vais pas à l’école parce que j’aide ma mère dans ses petites affaires comme aller prendre de l’eau au puits pour qu’elle puisse faire à manger et nettoyer la maison. Nous n’avons pas d’eau courante à la maison.
– Quand ma mère n’a pas trop besoin de moi, parfois, je vais au vidéoclub d’à côté pour regarder la télévision. J’aime bien les séries américaines. Je rêve d’aller un jour en Amérique.
– Nous n’avons pas l’électricité chez nous ; mes frères étudient avec une lampe à pétrole le soir parce que les bougies sont plus chères. Nous n’avons pas de réfrigérateur pour stocker de la nourriture, nous mangeons des produits frais et biologiques.
– Le mois dernier, ma petite sœur était malade et maman et moi l’avions emmenée au centre de santé de base (CSB). Cette fois, nous avons pu la soigner avec des médicaments à la portée de notre modeste bourse. Mes cousins de l’Est n’ont pas toujours cette chance ; plusieurs sont morts du paludisme et de la diarrhée.
– Il m’arrive de vendre les beignets de ma mère et je profite des campagnes de sensibilisation au village pour en vendre plus et écouter tous ces gens qui viennent d’ailleurs pour nous parler de notre mode de vie et environnement. Ils nous disent de ne pas prendre le bois de la forêt, de protéger les animaux comme les lémuriens et les tortues, de traiter l’eau pour qu’elle soit potable, d’utiliser des toilettes « hygiéniques ». Ils nous disent ce que nous devons faire et nous écoutons. Je voudrais tellement aller à l’école pour pouvoir faire comme ces gens qui voyagent pour raconter des histoires. Je voudrais tant que parfois, nous parlions et eux nous écoutent… même si, en arrivant dans notre village, ils semblent tout savoir de nous déjà. J’espère qu’un jour, quelqu’un viendra pour nous demander nos rêves dans le village et nous aider à les réaliser.
– Un jour, une femme est allée voir ma mère pour lui parler de planning familial. Je n’ai pas très bien compris pourquoi c’est bien que les lémuriens aient beaucoup d’enfants, mais que les femmes ne devaient pas en faire autant. Non pas pour me comparer à un animal, mais ma vie vaut-elle donc moins que celle d’un lémurien ?
– Chez nos cousins du Sud à Sainte-Luce , leur qualité de vie ne dépend pas de l’argent. Ce sont des pêcheurs, ils mangent des langoustes au moins une fois par semaine… J’adore les langoustes !!! Ils vendent une partie de leur pêche pour pouvoir acheter le strict nécessaire comme les vêtements et pour prévenir les besoins en médicaments. Bien que le village grandisse, il est pour l’instant difficile d’y arriver en voiture, ce qui fait que la majorité des poissons et langoustes pêchés sont juste pour leur consommation journalière. Ces derniers temps, des gens extérieurs sont arrivés ; leurs yeux avaient brillé en voyant le paradis de Sainte-Luce. Et quelques mois plus tard, le Sage du village apprend que des gens vont peut-être aussi venir dans leur village pour leur apprendre d’autres choses parce qu’ils vont y construire des maisons et usines. Pourtant, mes cousins ne se plaignaient de rien.
– Dans le Nord, j’ai plusieurs cousins métis qui n’ont jamais vu leur papa parce qu’ils étaient juste passés voir mes tantes. Une de mes tantes est morte du VIH/SIDA. Elle était avec un homme de passage et en le ramenant à l’aéroport, il lui a remis une enveloppe qu’il lui a fait promettre de n’ouvrir que quand il serait dans l’avion. Quand elle ouvrit l’enveloppe, dans la lettre qu’il a laissée, il y avait écrit : « Bienvenue dans le monde du SIDA. »
– J’ai aussi des tantes qui travaillent le soir. Je ne sais pas exactement ce qu’elles font et les adultes disent que je suis trop petite pour comprendre, mais quand elles passent chez nous, elles me disent : « Nous ne faisons pas toujours les choses que nous aimons. Parfois, il faut savoir se sacrifier pour trouver à manger et nous n’avons pas forcément beaucoup d’options. » Mes parents disent qu’elles ont quitté le village pour essayer de trouver ces choses à la télévision. Moi aussi, je rêve toujours d’aller en Amérique. Tiens, ça me fait penser à ma cousine de Nosy Varika qui était sortie de son village pour la première fois à 16 ans et qui était montée pour la première fois dans une voiture pour un long trajet vers la capitale. Elle disait que l’air d’Antananarivo était étouffant, qu’elle n’avait jamais vu autant de personnes sur une même place quand elle est allée au centre-ville à Analakely. Elle a bien aimé ce qu’elle avait vécu là-bas, mais elle avait quand même hâte de rentrer chez elle. Les ancêtres soient bénis, ils n’ont eu aucun problème sur la route, la sécurité est mauvaise dans certaines régions de mon pays.
– D’après ma famille vivant à Tsiroanomandidy, les vols de zébus se font de plus en plus fréquents et les voleurs -ou dahalo- n’hésitent plus à tuer si besoin. Je me demande pourquoi les dahalo de Tsiroanomandidy sont moins célèbres que ceux du Sud alors qu’ils font la même chose. Ces meurtres ne passent pas dans les médias.
– Depuis peu, un de mes cousins a été porté disparu. Ma famille est allée chercher du secours auprès de la police et de la gendarmerie, mais ils n’ont rien fait. Ils n’ont pas les moyens de se mobiliser pour quoi que ce soit. Ces enlèvements ne passent pas dans les médias.
– J’ai un oncle en ville qui tient un cybercafé et qui m’a montré ce qu’est un ordinateur et Internet. C’est très mignon de voir des parents publier la photo de leurs enfants et de partager leur bonheur. Tonton m’a expliqué que sur Internet, tu peux publier des choses pour que tout le monde voie et ce n’est pas payant comme dans les journaux. J’ai alors pensé « pourquoi ne pas y mettre la photo de mes cousins disparus pour que toute ma famille malgache puisse être informée et peut-être nous aider ?  » Mon oncle a répondu :  » Ma fille, quand ton cousin du Nord qui a été porté disparu pendant des jours est mort, presque aucun de tes compatriotes malgaches sur Internet ayant réagi sur l’affaire n’a été scandalisé de sa mort. Certains disent que c’était un meurtre, d’autres affirment que ce ne sont que des rumeurs, personne ne s’est juste posé une seconde pour se dire – il s’agit d’un enfant mort ! Notre gouvernement, en pleine propagande pour représenter le pays, ne s’est exprimé sur la mort de cet enfant ni n’a donné d’argent pour ouvrir une enquête alors qu’ils dépensent des milliards pour des choses matérielles. Regarde, regarde comment dans d’autres pays, l’enquête est directement ouverte dès qu’on touche à leurs compatriotes. Et regarde comment tes propres compatriotes généralisent les mauvais comportements de quelques personnes. Comme dans tous pays, il y a des bons et des mauvais. Dans notre famille aussi. La différence ma fille, c’est que c’est uniquement dans notre pays qu’on aime à condamner haut et fort le pays en entier et pas uniquement les méchants et les premiers responsables. »
– Au fur et à mesure que je grandis et que je comprends mieux les choses, la plus grande leçon que je retiendrai de ma chère famille, c’est mon prénom : Aina ou Vie. Mes parents l’ont choisi parce qu’ils croient en l’adage malgache « Tokana ny aina » ou la vie est unique. Je me pose toujours des questions sur ce que vaut ma vie et celle de ma famille… Peut-être rien aux yeux des autres, mais rien ne vaut la vie.


Madagascar : Disparition et meurtre de Chaino, un enfant malgache de 8 ans

En réaction aux dernières nouvelles sur Madagascar, et plus précisément sur l’île paradisiaque de Nosy Be, je profite de cette plateforme Mondoblog, reliée à RFI pour faire un coup de gueule sur le rôle légendaire déformateur et manipulateur des médias « officiels » et sur l’égoïsme surdimensionné que reflètent trop de réactions…

HISTORIQUE DE L’AFFAIRE CHAINO :

FAIT 1. L’enfant malgache de 8 ans, dénommé CHAINO avait été porté disparu depuis quelques jours, avant que son corps -mutilé- n’ait été retrouvé le mercredi 02 Octobre dernier. CHAINO EST LA VICTIME d’un meurtre !!! France 24 le dit clairement, l’enfant n’avait plus ni ses organes génitaux ni sa langue.

FAIT 2. Devant l’incapacité – légendaire aussi d’ailleurs – des forces de l’ordre malgache, la situation a dégénéré comme la population locale a mené sa propre enquête menant jusqu’au corps de CHAINO et a réagi de suite, suspectant trois personnes de faire partie d’un RESEAU EUROPEEN DE TRAFICS D’ORGANES. Le film d’horreur continue par le lynchage de deux Européens et d’un malgache : un Français du nom de Sébastien Judalet qui faisait souvent des va-et-vient à Nosy Be, un Franco-Italien du nom de Roberto Gianfala – bien confirmé par Rome, un clandestin qui a vu son visa touriste expiré. Notons qu’à Madagascar, la demande de visa n’est pas aussi spectaculairement contraignante que dans la plupart des pays européens puisqu’il est octroyé à votre arrivée sur l’île… pour dire qu’il faut vraiment le faire pour avoir un visa expiré à Madagascar !!! La troisième personne lynchée, le malgache – bizarrement sans nom dans tous les articles qui passent, son identité a d’autant moins d’importance que la mort de CHAINO en elle-même  – était apparemment l’oncle de CHAINO. (Beau portrait de famille).

CE DONT LES MEDIAS PARLENT :

Je ne douterai même pas une seule seconde des compétences en communication de tous ces médias qui ne racontent que ce qu’ils veulent faire gober aux lecteurs… Aussi, leur (…) foi les pousse à des titres tels que sur la photo ci-dessous.

metronews

L’affaire CHAINO, initiée par des meurtriers et par des soupçons de trafic d’organes, bascule rapidement et trop facilement vers des arguments sournoisement formulés des habitudes « sauvages » – disons-le – de la population locale.

Il y a cependant un maillon manquant que tous les médias ont délibérément zappé, parce que c’est vraiment le cas de le dire et on n’a pas besoin d’être expert en Droit pour pouvoir le dire : Pourquoi l’attention ne se porte pas davantage sur les détails de cet enfant retrouvé mort, mutilé… en guise de début d’enquête mais uniquement sur les présumés coupables ? Je parie que cette affaire, comme d’innombrables affaires plus que louches à Madagascar, sera vite camouflée et la dernière impression que les médias auront réussi à laisser de Madagascar est ce « peuple de sauvages » qui n’auront jamais droit à une justice, si tant est que ce mot ait une réelle signification de nos jours.

AUTRES FAITS AVANT QUE TOUT LE MONDE S’ENFLAMME :

1. La proactivité du seul opérateur touristique à Nosy Be + Français + tenant un blog sur les actualités de Nosy Be. ICI  D’habitude, ce genre de mauvaises nouvelles est quelque peu camouflée par les opérateurs touristiques du monde entier parce qu’il y va de leur chiffre d’affaires. Néanmoins, ce blogueur a non seulement eu l’intelligence d’informer de la situation AVANT TOUS LES MEDIAS (rôle d’un blog informatif, n’est-ce-pas ?), mais il est également très bien placé pour en parler puisque la scène s’est passée sur la plage où il est installé. Ceci remet quand même un peu en question la crédibilité des « correspondants » internationaux qui racontent tout ce qui est possible pour plus de sensations fortes. Il est important, dans de telles circonstances, d’oser partager les informations afin que les lecteurs puissent entendre différents sons de cloches, et le rôle des blogs prend tout son sens dans ces cas là.

2. Pour répondre à la vidéo ici, montrant des touristes « vazaha » ou étrangers qui fuient Nosy Be, le niveau des médias atteint vraiment des sommets du ridicule… qui ne tue pas. Savez-vous que le tourisme est l’activité motrice de Nosy Be et que la grande majorité des opérateurs touristiques sont des « vazaha », à savoir des Français et des Italiens ? Alors, pensez-vous que tous ces opérateurs « vazaha » ont complètement perdu la raison pour y rester, y avoir autant investi et défendre leur destination si vraiment, ils pensaient que la population était « sauvage » ? Eh bien, en voulant faire trop de cinéma médiatique et à force d’accorder autant d’importance à vos chers compatriotes présumés coupables mais dont l’un au moins est officiellement un clandestin, un illégal et une personne indésirable au pays, vous avez par la même donné encore plus de fil à retordre à vos autres compatriotes qui connaissent largement mieux la réalité de Nosy Be que vous.

3. Pour avoir personnellement vécu une situation malencontreuse nécessitant l’action des forces de l’ordre, à Madagascar, vous, la victime, devez encore payer en plus de ce que vous avez déjà perdu, pour faire bouger les forces de l’ordre. Il n’est plus besoin de répéter l’envergure de la corruption d’ailleurs, ce qui permet à l’impunité de fleurir comme des herbes sauvages. La question que je me pose, et que je vous pose aussi, « Et si CHAINO était votre enfant ? »

4. Enfin, mon mot personnel pour la fin, à tous ceux qui porteraient un jugement négatif sur les gens de Madagascar, Nosy Be… en tant que Malgache, je me permets de vous dire « regardez la poutre dans vos yeux avant de regarder la paille dans nos yeux. » Madagascar est en pays en crise politique, économique… en crise tout court depuis des années mais malgré le fait que la communauté internationale de façon générale ne cesse d’ajouter de l’huile sur le feu, le pays, de par la culture de la population, n’est pas en guerre – civile ou autre. A vous qui êtes si fiers et si protecteurs de tout ce qui vous concerne, en tant que personne lambda, qui qualifieriez-vous de « sauvages », ceux qui, face à l’absence totale de justice, prennent l’initiative de régler leurs propres affaires, ou ceux qui, par amour même plus de pouvoir mais de domination, initient, cautionnent, approuvent et investissent massivement dans les guerres qui soit dit en passant, n’est rien d’autre que des personnes étrangères envahissant un autre pays dans le seul objectif de tuer la population locale. Vous désapprouvez les façons de faire d’un gouvernement muni de quelques personnes et vous ne trouvez d’autres moyens que d’assassiner toute la population !!! Eh bien voyez-vous, le malgache est sans doute sauvage mais même dans n’importe quelle quête idiote qu’il puisse faire, jamais il n’a pensé à utiliser les gros moyens pour des meurtres en série. Et s’il faut être un pays en développement pour maintenir cette mentalité, soit, je suis très fière de ne pas avoir l’argent pour principal Dieu parce qu’il me reste ce qu’on appelle l’humanisme.


Concours de poèmes sur les droits de l’homme pour le blog action day

Parce que l’initiative ANKITENY consiste en la sensibilisation à la citoyenneté et aux droits de l’homme de la population à Madagascar, les adhérents organisent un concours de poèmes sur les droits de l’homme, en guise de participation au blog action day. Les participations seront visibles notamment sur leur blog ici.

Parce que même un petit mot peut faire une grande différence, vous aussi, que vous soyez Malagasy ou non, à Madagascar ou non, faites entendre votre voix sur les droits de l’homme. Vous pouvez participer au concours ici.

Vous pouvez également joindre et soutenir le groupe Facebook ici.

 ANKILALAO-poem-human-rights-vf


Célébration de la Journée Internationale de la Démocratie à Madagascar

Le 14 Septembre 2013, date symbolique à retenir pour la célébration de la Démocratie à Madagascar par des citoyens engagés !

La célébration s’est tenue à Antananarivo et a eu lieu grâce à l’initiative de jeunes Malagasy répartis dans différentes Associations, mouvements et projets à la vision commune : responsabiliser la population Malagasy par le biais de la citoyenneté. Mais qui sont-ils ?

1. Dring dring… L’alarme du réveil tant attendu a sonné avec le mouvement WAKE UP MADAGASCAR qui invite et incite les citoyens à dépasser les cultures et traditions pour s’affirmer et défendre plus ouvertement leurs droits,

2. Les Associations de jeunes regroupées au sein du Dr. Martin Luther King’s Youth Civic Center (YCC) dont l’Association Nova Stella, initiatrice des Débats Parlementaires Ouverts (DPO) à Antananarivo depuis des années,

3. L’Institut d’Etudes Politiques (IEP) qui, comme son nom l’indique, accorde de la valeur à l’éducation et octroie des formations en politique pour améliorer le niveau –certes pitoyable actuellement- et assurer la relève politique de Madagascar,

4. Le projet Ankiteny, dernier né suite à la volonté de développer et continuer le concours national sur la démocratie et les droits de l’homme. Le projet vise à créer des clubs Ankiteny avec comme mission principale d’instaurer l’éducation –ludique et volontaire- à la citoyenneté dans toutes les régions de Madagascar.

ANDRO IRAISAM-PIRENENA HOAN’NY DEMOKRASIA

LANCEMENT OFFICIEL DES LIVRETS ANKITENY

La date fut également marquée par le lancement officiel du livret du projet Ankiteny, à distribuer à tous ceux qui souhaitent créer un club Ankiteny dans leur communauté.

page de couverture

Par ailleurs, le programme a inclus une présentation du projet Ankiteny par les lauréates du concours national sur la démocratie et les droits de l’homme en Mai dernier ; des adolescentes qui s’engagent davantage chaque jour dans la citoyenneté et qui n’hésitent pas à assumer leurs responsabilités. Présentation projet Ankiteny ici

Enfin, et non des moindres, nos lauréates n’ont pas failli à leur performance comme elles ont gagné le concours de débat et Sakaiza (deuxième à partir de la gauche sur la photo ci-dessous) a brillé, à la tête du concours de discours… confirmant leur engagement pour « Ankiteny », signifiant « ceux qui osent parler » en Malagasy.

Grâce au dynamisme de ces différents groupes de volontaires Malagasy, grâce aux jeunes représentantes d’Ankiteny, l’entrée officielle en matière du projet a bien mis en exergue la liberté d’expression et a permis de valoriser d’autant plus la raison d’être de cette initiative.

Encore félicitations à tous, les organisateurs et les participants et puissent les initiatives Malagasy aux objectifs communs continuer de se donner la main.


Histoire et culture, pont reliant Nosy Be (Madagascar) et Mayotte

Ayant passé un peu moins de deux ans à la découverte de Nosy Be – son histoire, ses rites culturels – le retour à Mayotte m’a fait douter à maintes reprises de l’endroit où je suis. Je ne suis plus à Madagascar et pourtant, presque tout autour de moi me rappelle Nosy Be :

– La superficie de l’île (Nosy Be : 321 km2 contre Mayotte : 376 km2),

– Le climat chaud avec une bonne trentaine de degrés – et c’est l’hiver,

– Beaucoup de Malgaches parlant malgache sakalava dans les rues comme dans les bureaux,

– Les femmes habillées en salovana (appelé « salouva » à Mayotte),

– Les beaux maquillages au masonjoany, ou « m’zindzano » en mahorais,

– La forte représentation de la fleur d’ylang ylang qui parfume les routes de Nosy Be et qu’on retrouve même sur les armoiries de Mayotte,

– Le nom de certains quartiers : Passi-kéli, Bouéni, Tsararano, Tsoundzou (trondro ?), Vahibé, Passamainty,

– L’ambition de faire du secteur tourisme leur moteur de développement : Si les superbes plages de Nosy Be ainsi que la diversité des structures touristiques n’ont rien à envier à Mayotte, le fabuleux grand lagon de Mayotte devrait attirer bien plus de visiteurs, moyennant une bonne communication.

Je me souviensprince Andavakotoko alors de la préparation d’une palais royal Andavakotokocampagne de sensibilisation à Nosy Be, nécessitant la contribution des personnes « sages » tels que les princes, pour promouvoir le changement de comportement. Lors de l’interview des princes Sakalava d’Andavakotoko, dans leur palais royal, ils disaient que certains de leurs frères se sont installés à Mayotte pour gérer leurs affaires.

Ce n’est qu’en lisant l’histoire de Nosy Be et Mayotte que j’apprends qu’au XIXème siècle, Nosy Be a fait partie du gouvernement de Mayotte et que ce dernier a été dominé par le roi Sakalava Andriantsoly jusqu’à l’arrivée des français.

En tout cas, Département d’Outre Mer ou pas, Mayotte a bien une culture voisine – sinon sœur – de Madagascar plus enracinée que de la France.

Les amoureux de Nosy Be sont réunis sur la plateforme ici… Avec les partages de chacun, je suis sûre que les similarités entre Mayotte et Nosy Be seront d’autant plus flagrantes.


Mais à qui profite lA/lE criS/Me ?

En regardant l’émission « le débat de France 24 »  sur le « gaz sarin en Syrie : la ligne rouge franchie ? » hier soir, la remarque de Patricia CHAIRA, journaliste de l’agence Cara sur un témoignage de l’armée syrienne libre m’a spécialement frappée : « Quand il y a 100 000 morts par des bombardements ou par des armes conventionnelles, est-ce que ça vous intéresse ? Non ! Quand il y a des morts tous les jours qui tombent, est-ce que ça vous intéresse ? Non ! Là, tout d’un coup, les armes chimiques, ça vous intéresse, pourquoi ? (…) C’est une vaste hypocrisie ! » (vidéo 16:38). Patricia CHAIRA a eu l’avantage de parler de ce qu’elle a vu et vécu sur place et surtout, de partager l’opinion de la population locale, ce qui permet parfois de ne pas sombrer dans des théories et réflexions sans fin… pour pouvoir prédire l’issue de l’Histoire ou pour mieux orchestrer la prochaine « intervention » de démonstration de puissance !

Si le concept de l’émission me paraît excellent, il est quand même regrettable qu’il n’y ait pas eu de personnes directement concernées – à savoir des syriens – comme invités au débat. Si, dans mon propre ménage, je ne tolère que les conseils et non pas que quiconque prenne des décisions ou impose des changements pour « notre » bien, pour la simple raison que personne à part nous ne connait tous les tenants et aboutissants, la globalisation démontre et ne cesse de confirmer que tout le monde et n’importe qui peut – au nom de X communauté internationale/objectifs du centenaire/cause… – aider un pays à laver son linge sale. Dans le jargon des projets, cela revient à favoriser, voire imposer « l’assistanat »… Un développement durable et pérenne grâce à l’assistanat, je demande à voir un « success story ».

Sans plus rediscuter du pouvoir des médias et de leur expertise en manipulation de masse, sans même plus oser revenir aux fameux Droits de l’Homme – bafoués parfois, ignorés de plus en plus – où tout le monde a droit à la vie sauf cas de forces majeures acceptés par les principaux détenteurs d’intérêts internationaux, les actualités m’amènent à imaginer la vie en « rose » de ces centaines de milliers de familles victimes de guerre dans le monde… à l’image de la chanson de « Pink » :

Dear Mr. President,
How do you sleep while the rest of us cry?
How do you dream when a mother has no chance to say goodbye?
How do you walk with your head held high?
Can you even look me in the eye?
————-
Let me tell you ’bout hard work
Minimum wage with a baby on the way (…)
Rebuilding your house after the bombs took them away (…)
Building a bed out of a cardboard box (…)
Hard work, hard work

A force de ne pas se poser les bonnes questions et d’ingurgiter les informations de masse aussi indigestes les unes que les autres, on finit par passer à côté de l’essentiel.

Pour les pays en guerre, mais à qui profite le crime ?
– Aux patriotes haut gradés et totalement manipulés qui acceptent de tuer des innocents contre d’autres qui veulent bien donner leur vie… au nom d’une cause ?
– Aux producteurs d’armes (chimiques, conventionnelles, atomique, là n’est pas la question) qui voient leur bénéfice augmenter de façon astronomique ? Tiens, pourquoi les médias n’en parlent pas plus que ça ?
– A la communauté internationale qui finance, se partage et départagera le butin ? Parce qu’après avoir aidé à laver le linge sale, il faudra bien sûr aider à le sécher, et quand il n’y a pas beaucoup de soleil, il faut « emprunter » et « s’endetter » encore plus pour acheter le sèche-linge ! Et qui, après avoir mis le pays dans de beaux draps, se vêtira de ce linge « blanchi » et « retaillé sur mesure » ? La population locale deviendra de plus en plus étrangère en son propre pays comme elle perd progressivement les pouvoirs de décisions pour « son » propre avenir. (Refrain)

Et pour Madagascar, mais à qui profite la crise ?
– Aux 20 millions de malgaches (moins les quelques % d’ours s’appropriant tout sur leur passage, en préparation de l’hibernation… sous les tropiques) qui ont de plus en plus de mal à définir la « décente vie » et plus de facilité à illustrer la « descente vie » ?
– A la communauté internationale (cf. même refrain qu’au-dessus) qui joue au « yo-yo » sur le financement, pour mieux appâter le poisson ? Après tout, en affirmant qu’il n’existe pas une forme unique de démocratie, en investissant dans des élections « démocratiques » qui préconisent (parce que « qui y croit encore ? ») la transparence du processus (clin d’œil pour les fabuleux tours de magie de la Cour Électorale Spéciale) et des résultats des élections, cela implique que les citoyens malgaches bénéficient de leur droit de vote pour élire le dirigeant qu’ils veulent… ceci, peu importe le nombre et le profil du candidat. Aussi, si les 3 candidats « m’as-tu-vu » que nous avons déjà trop vus à la une des actualités à Madagascar et qui continuent de vouloir nous en faire voir de toutes les couleurs se présentent, si leur côte de popularité est celle que nous imaginons, les chances sont moindres qu’ils soient élus. Le problème se situe t-il donc au fait qu’ils aient bravé la loi ? Mais est-ce une nouvelle ? Ne vit-on pas déjà dans l’impunité presque totale ? Non pas que l’option de « un peu plus, un peu moins, on n’est plus à ça près » soit une bonne réaction mais s’obstiner sur 3 candidats sur un exploit mondial d’un total de 49+1 candidats n’est-il pas un « hors sujet » face à la situation alarmante de l’économie du pays ? Ils nous font marcher avec leurs intentions douteuses et nous, nous courons aveuglément… alors qu’eux volent (dans tous les sens du terme !)

Est-il préférable, pour Madagascar, de se focaliser sur un nombre minime de candidats, plutôt que de mener ses élections à bien… sachant qu’ils nous ont déjà volés notre voix… mais qu’il faudrait que nous, citoyens malgaches, arrivions à défendre nos propres intérêts et à ne pas nous faire voler notre voie !?


Présentation du projet « Ankiteny » pour la liberté d’expression des jeunes citoyens

Contexte

Le projet « Ankiteny » a vu le jour suite aux partages d’idées, de cultures et d’expériences des huit équipes finalistes d’un concours national sur la démocratie et les droits de l’homme pour les lycéens de toutes les régions de Madagascar. L’envie commune et grandissante des équipes composées de 3 lycéens et 1 éducateur chacune, venant de Maevatanana, Tsiroanomandidy, Fianarantsoa, Ambositra, Ambohimalaza, Antananarivo, Nosy Varika et Ambanja et d’autres volontaires d’horizons multiples d’assumer les responsabilités qui incombent aux citoyens a mené à une conclusion ayant fait l’unanimité : s’engager davantage dans l’éducation sous différentes formes, ludiques et participatives de préférence, comme facteur-clé au développement durable de Madagascar.

« Ankiteny » n’a pas de traduction exacte mais le terme malgache peut être interprété par « (ceux) qui s’expriment/parlent ». Le choix du terme « Ankiteny » se justifie aussi par le mélange de deux mots : « Ankizy » et « Miteny ».

« Ankizy » en malgache renvoie souvent à l’image d’enfants en bas âge. Dans le contexte du présent projet, « Ankizy » se réfère aux citoyens en tant qu’enfants de la mère patrie : Madagascar. Le terme « Ankizy » illustre le besoin flagrant de maturité de l’ensemble des citoyens en matière d’éducation civique.

Quant au deuxième terme « Miteny » qui signifie « parler », il montre l’effort à fournir pour la promotion de la liberté d’expression des jeunes malgaches, et par extension, des droits de l’homme, ce qui peut impliquer d’outrepasser les traditions qui donnent toujours raison aux ainés. Force est de constater de par les réalités actuelles que de nos jours, cette vérité n’est pas toujours vérifiée… Nous avons beaucoup entendu la voix des ainés, tournons-nous dès maintenant vers la voix des jeunes puisqu’ils représentent l’avenir qui n’en peut plus d’attendre.

« Ankiteny » n’a et n’aura aucune vocation politique et ne fera l’objet d’aucune récupération politique. « Ankiteny » n’a et n’aura aucune vocation religieuse. Il s’agit d’une initiative volontaire indépendante de citoyens, par les citoyens et pour les citoyens ayant pour but unique de renforcer les compétences et capacités des citoyens.

Vision

Le mouvement « Ankiteny » entend promouvoir la paix et le respect pour une identité nationale par le biais d’une éducation citoyenne parallèle permettant aux jeunes de renforcer leur capacité d’argumentation et force de conviction pour le développement de leur personnalité, ceci dans le but d’assurer le développement durable de Madagascar.

Les valeurs des membres d’Ankiteny : respect, transparence, dignité et parole

Mission

« Ankiteny » a pour mission de mettre en place une plateforme éducative hors cadre scolaire/universitaire avec un programme unique sous forme de « clubs Ankiteny » dans les communautés de toutes les régions de Madagascar. Le programme unique est basé sur des approches ludiques et participatives autour de l’éducation civique, la culture de débat et de prise de parole en public, de jeux invitant à la créativité et à la réflexion ainsi que de partages culturels.

Objectifs

« Ankiteny » a pour objectifs :

1. Le développement total de la personnalité humaine et du sens de la dignité,

2. La mise en place de « clubs Ankiteny » dans toutes les communautés de Madagascar,

3. Le renforcement de l’éducation civique,

4. Le renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales,

5. La promotion de la compréhension, tolérance, égalité des genres et amitiés entre les communautés,

6. La promotion de citoyens prônant le développement durable et la justice sociale.

7. L’encouragement des communautés et individus à identifier leurs besoins relatifs aux droits de l’homme et à les réclamer efficacement.

Activités

1. Formation des formateurs sur l’éducation civique, la stratégie de communication, l’argumentation et la prise de parole en public

2. Édition et diffusion d’un programme unique en ligne avec les objectifs du projet,

3. Édition et diffusion d’un journal périodique aux « clubs Ankiteny »

4. Concours et jeux périodiques afin d’assurer l’appropriation des membres :

Sur Internet : mesures incitatives à la participation des jeunes à s’exprimer

a. Création d’un blog unique pour les membres des clubs,

b. Concours du meilleur article de blog sur un thème donné, obtenant le plus grand nombre de « likes » (prix à voir avec les sponsors, partenaires…),

c. Concours du meilleur poème sur un thème donné, obtenant le plus grand nombre de « likes » (prix à voir avec les sponsors, partenaires…),

d. Concours photos (booster l’album citoyen de wake up Madagascar par exemple), obtenant le plus grand nombre de « likes » (prix à voir avec les sponsors, partenaires…),

e. Partage culturel : un mois une ville (se référer aux opérateurs touristiques !)

 

   Activités « physiques » :

a. Débats internes sur des thèmes donnés au sein de chaque « club Ankiteny », (prix déterminés par le club)

b. Échanges culturels : un mois une ville (se référer aux opérateurs touristiques !)

c. Concours national annuel sous forme de débat incluant des échanges culturels.

Résultats et Impacts attendus

Les jeunes étant plus réceptifs aux idées nouvelles et au changement, le mouvement « Ankiteny » est un moyen pour les jeunes de souffler quelques mots à leur entourage en vue d’insuffler un vent du bon exemple de citoyenneté. La participation de toutes les régions permettra au mouvement d‘être cohérent au niveau national, ceci afin de renforcer l’identité nationale et permettre à la voix des jeunes de se répandre dans tout Madagascar et… dans le meilleur des mondes, d’être entendue et retenue.

Public-cible

1. Etablissements d’enseignement

2. Centres culturels

3. Toute structure ayant pour vocation d’éduquer les jeunes

Besoins

Ressources humaines :

– Spécialistes en éducation civique, en vue rédaction du programme

– Spécialistes en droits de l’homme, en vue rédaction du programme

– Représentant ou « point focal » régional,

– Volontaires disponibles pour la formation de formateurs (indemnités à négocier avec les sponsors, partenaires…)

– Agents de levée de fonds

 

Ressources financières :

– Édition, l’impression et la diffusion du booklet unique dans les « clubs Ankiteny »,

– Édition, l’impression et la diffusion du journal périodique à distribuer aux « clubs Ankiteny »,

– Prix et lots des jeux et concours,

– Indemnités des volontaires

Stade du projet

Le projet « Ankiteny » est en phase de maturation. Il ambitionne de prendre le statut d’ONG à terme. Les 8 équipes finalistes du concours national feront l’objet de « ville-pilotes » du présent projet. En attendant sa maturité certaine, « Ankiteny » entamera son bonhomme de chemin avec les activités à la portée des moyens du bord jusqu’à ce qu’ils soient suffisants pour assurer toutes les activités prévues.

Le projet « Ankiteny » part du principe qu’il répond à des besoins réels exprimés par les citoyens et qu’il invite en premier lieu tous les citoyens malgaches et amoureux de Madagascar à se joindre au mouvement. Le projet favorisera aussi la recherche de sponsors et partenaires adhérant totalement à l’esprit du projet sans en changer son essence.

La transparence faisant partie des valeurs que nous prônons, nous choisissons de partager au plus large public l’évolution de ce projet qui est le nôtre, vous y compris. N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques, suggestions et conseils « constructifs »… et à nous donner la main dans la mesure de vos possibilités.

Pour nous joindre : malagasy.ankiteny@gmail.com; Facebook : ankiteny (ankizy miteny)


La voix des jeunes Malagasy… pour une solidarité nationale

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Martin Luther King

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Le concours national sur la démocratie et les droits de l’homme organisé par l’USGA (United States Graduates’Association) et l’Ambassade des États-Unis, avec le concours de l’American Center et de l’American Chamber of Commerce (Amcham), a permis à des lycéens venant de différentes régions de Madagascar (Nosy Varika, Ambanja, Fianarantsoa, Ambositra, Tsiroanomandidy, Maevatanana, Ambohimalaza et Antananarivo) de s’exprimer et de défendre leurs idées à travers des débats sur des sujets autour de la démocratie et les droits de l’homme, avec un focus particulier sur le cas de Madagascar.

L’équipe gagnante du concours a été le lycée Saint-François Xavier, Antananarivo, après une finale des plus serrées avec l’équipe de Maevatanana autour de la liberté d’expression : faut-il revendiquer ses droits ou laisser les spécialistes faire leur travail?

final contest

A part les différents débats pour la finale, objet de leur venue, ces jeunes malgaches ont également souhaité s’impliquer davantage dans l’avenir de leur pays, à commencer par leur contribution à l’album citoyen initié par le groupe « Wake up Madagascar » pour faire entendre leur voix. Leur enthousiasme ne s’arrête pas ici ; convaincus de l’utilité d’apprendre à argumenter, de forger leur force de conviction et d’apporter leur grain de sable à l’avenir de Madagascar, des projets communs sont en cours de gestation pour l’avenir. Si une lycéenne nous a partagé : « Dans la vie de tous les jours, je ne peux pas trop m’exprimer parce que les adultes disent que je ne suis pas assez grande pour comprendre les choses… alors ici, je me lâche, et je suis d’autant plus motivée parce que maintenant, je peux avoir une plateforme pour m’exprimer.« , un autre lycéen a fait la remarque suivante : « NOUS devrions commencer ce genre d’initiative dès les classes primaires, tout le monde a besoin de savoir ce qu’est l’éducation civique. » Quant à un encadreur qui fait de son métier une réelle vocation : « Une des leçons que je retiendrai, c’est de ne pas attendre les autres pour faire quoi que ce soit. Il faut se lancer quand on est convaincu que c’est pour la bonne cause, même seul ou avec un petit nombre, nous pouvons déjà faire quelque chose d’important. »
A tous les niveaux, nous pouvons faire la différence, n’attendons pas d’être « directeur », « chef », « président » pour nous tourner vers notre avenir commun que nous laissons sous l’emprise d’une minorité aveuglée par des aspirations à l’encontre de l’intérêt général. Et ne nous indignons pas si les autres récoltent le mérite de nos efforts, un adage malgache affirme que « ny asa vita no hifampitsarana » (ne jugeons que le travail fait!) ; si vous faites une chose juste, vous n’avez pas besoin d’investir les 3/4 de votre budget dans la communication, les gens vous reconnaîtront pour ce que vous avez réalisé… Et si ce n’est pas le cas, la satisfaction personnelle d’avoir « fait du bien » n’a pas de prix.

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Par ailleurs, le court séjour de ces 8 équipes composées de 3 lycéens en classes de 2nde ou/et 1ère et d’un éducateur a également été une riche opportunité pour respecter et apprécier la différence comme chaque soir a été clôturé par des échanges culturels : histoire, danses traditionnelles, coutumes… Le RESPECT a été la devise de ces quelques jours. Si nous n’avons pas directement « discuté » des aléas de l’identité nationale malgache, force a été de constater que les lycéens ont été plus que motivés, fiers, ouverts, curieux et généreux dans les échanges culturels… Les adultes devraient sans doute prendre exemple sur ces jeunes qu’on pourrait dire « innocents » mais qui sont tellement remplis de « vérités »… La vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants ?

Enfin, mais pas des moindres, je tiens à remercier personnellement ces 24 lycéens et 8 éducateurs qui ont réussi, de par leur optimisme, sourire, courage et volonté, à me redonner espoir en un avenir meilleur pour Madagascar, à me faire penser qu’un jour, nous parlerons tous au nom de notre patrie… Et surtout, de m’avoir fait changer d’avis sur mon engagement auprès de mon pays ; si j’étais partie du fait de tirer ma révérence face à ce tsunami d’absurdités quotidiennes actuel, j’ai retrouvé la force de continuer en me tournant vers les bonnes personnes, en invitant ceux qui croient en la force de l’éducation à nous joindre (pour de vrai, non pas juste pour faire de la bonne publicité pour leur organisation) et à ramer avec nous pour pouvoir prendre nous-mêmes notre avenir en main.


Je suis Malgache, Merina et fière de l’être… Et alors?

La lecture de l’article « Ny fireneny Merina » ne laisserait pas beaucoup de Malgaches – comme moi – indifférents puisque Madagascar n’a jamais été, disons-le, un modèle en terme de « solidarité nationale ». Cet article de « blog » (qui insinue que le blogueur peut raconter ce qu’il veut sans limite, « normalement », contrairement à un journaliste) m’a personnellement doublement frappé de par son contenu : sujet sensible #1 des Malgaches, mais aussi de par le fait qu’il m’est assez difficile de rester objective entre l’objet et le sujet (Parce que je me sens visée? Parce que j’ai pu « me faire une idée subjective des sujets ? L’auteur ou l’interviewé, ou les deux ?) Néanmoins, en tant que blogueuse, je vais m’offrir le luxe d’user de mon « droit de réponse » même si personne ne me l’a demandé.

Bien que l’auteure du blog ne me semble pas trop friande de compliments (subjectivité), son article, grâce à ses « sauts d’humeur », a le mérite de crever l’abcès sur LE sujet qui dérange à Madagascar : l’ethnicité !

Si, à mon humble avis, nous sommes tous quelque peu « racistes » à des niveaux différents, l’école de la vie nous apprend à « accepter la différence ». Nous vivons chaque jour avec des propos racistes, soient-ils volontaires ou non. Un collègue m’avait raconté qu’il n’a réalisé que depuis peu (et moi, après qu’il me l’ait dit) qu’une phrase commençant par « Ny olona aty… » (les gens d’ici) avait une connotation péjorative dans certaines régions de l’île. Ou encore quand nous Malgaches disons : « C’est une Européenne qui dirige le projet, elle s’amène avec ses grands chevaux et toutes ses théories occidentales qui sont totalement inadaptées au contexte « national » ou « local », (comme vous voulez, selon que vous vous sentez plus appartenir à une ethnie ou au pays). Nous évoquons souvent les blagues « belges », de « blondes », le « sourire Africain », la « théorie des climats » expliquant la nonchalance de ceux qui vivent sous les tropiques… d’autres vont même jusqu’à expliquer le « moramora » Malgache par le trop plein de manioc (oui oui, n’avez-vous pas envie de dormir après avoir mangé du « ravitoto« ?).

Tout cela pour en arriver à la conclusion que nous, êtres humains, avons tendance à vouloir catégoriser une personne, une situation, une réaction dans les tiroirs de nos « leçons reçues » d’expériences, d’éducation et de lavages de cerveau. Nous vivons suivant des repères « innés, appris ou imposés » et notre recherche d’identité fait partie de cette quête personnelle, ethnique, nationale. Un psy m’a demandé, pour casser mon raisonnement « trop » rationnel, « qui es-tu? » Si l’un d’entre vous peut y répondre, merci de m’aider parce que je dois avouer que je cherche encore la réponse. Auparavant, ce texte ci-dessous pourrait vous aider à vous perdre autant que moi:

Une femme était dans le coma et se mourrait.
Elle eût soudain l’impression qu’on l’amenait au ciel et qu’elle se trouvait au lieu du jugement.

– Qui êtes-vous? » demanda une voix.
– Je suis la femme du maire, répondit-elle.

– Je ne vous ai pas demandé de qui vous êtes la femme, mais bien qui vous êtes.
– Je suis la mère de quatre enfants.

– Je ne vous ai pas demandé de qui vous êtes la mère, mais bien qui vous êtes.
– Je suis maîtresse d’école. »

– Je ne vous ai pas demandé qu’elle est votre profession, mais bien qui vous êtes.

Et cela continua ainsi, quelque fût sa réplique,
elle ne semblait pas fournir de réponse satisfaisante à la question .

– Qui êtes-vous?
– Je suis chrétienne. »

– Je ne vous ai pas demandé votre religion, j’ai demandé qui vous êtes.
– Je suis celle qui est allée tous les jours à l’église et qui a toujours aidé les pauvres et les miséreux.

– J’ai demandé non ce que vous avez fait, mais qui vous êtes.

Elle a manifestement échoué à l’examen, puisqu’on l’a renvoyée sur terre.
Quand elle se remis de sa maladie, elle décida de découvrir qui elle était.
Et cela fit toute la différence.

Votre tâche consiste à être.
Pas à être quelqu’un, pas à n’être personne,
parce que cela implique avidité et ambition;
pas à être ceci ou cela et ainsi devenir conditionné,
mais juste à Être.

https://www.lespasseurs.com/Qui_etes-vous.htm

Revenons à nos moutons… de panurge ! Après le grand focus de la page facebook : « Firenena Merina« , malgré la première réaction amenant à penser que le terme « Firenena » se traduit par « nation », je vais mourir moins idiote parce qu’effectivement, le mot « firenena » a aussi pour traduction du Malgache à l’Anglais « a race, a tribe » ou vers le Français « peuple ». Mon second réflexe a été de vérifier si les autres ethnies Malgaches affichent aussi clairement leur fierté et sentiment d' »appartenance » à un groupe de personnes particulier sur Madagascar : Sakalava, Betsileo, Betsimisaraka, Antanosy, Bezanozano… Puis, pour comprendre si c’est le même cas sur la planète, effectivement, nous avons la page des Newyorkais. des Toulousains… La recherche d’identité, le besoin d’appartenance et d’être classifié comme un dossier dans un « tiroir » est donc effectivement naturel et humain.

Mais alors, pourquoi cet article m’a amené à réagir ?

Sûrement pas parce que j’ai honte de mes racines, même si je trouve « vieux jeu » de le crier sur tous les toits… C’est bien d’être fier de ses origines, quelles qu’elles soient, mais… et après, qu’est ce que cela m’apporte dans mon présent et mon futur ? Je suis issue d’un peuple d’anciens esclaves, colonisés par les Français… et donc, de par l’histoire qui nous lie, je devrais « haïr » tous les français ? Et surtout, devrais-je les « catégoriser » dans mon tiroir « France = colons » et donc mettre tous les Français dans le même sac ? S’il est vrai que nous sommes conditionnés par notre environnement, que chaque culture a ses propres avantages et inconvénients, je ne saisis pas en quoi « revendiquer ses racines » nous fait avancer ou reculer dans notre petit bonhomme de chemin ? Je suis Merina, Malgache… et alors? Statu quo !

L’ethnicité est d’autant plus d’actualité que demain, le 29 Mars, nous commémorons l’insurrection de 1947. Allons-nous nous souvenir de ces 89 000 compatriotes morts « pour le pays » et non pour X, Y ethnie pour cultiver la haine envers la patrie colonisatrice ou plutôt pour nous souvenir de l’importance d’une patrie = Madagascar et prendre exemple sur le courage de ces Malgaches qui ont donné leur vie pour une cause qui pour eux, était juste ; Une bataille qui valait la peine d’être entreprise, à tout prix ? Nous, Malgaches qui accordons beaucoup d’importance et un profond respect aux défunts, ils doivent se retourner dans leurs tombes en nous voyant ruminer le passé sur des bases « ethniques » plus que « nationales ». Devrait-on déclarer Madagascar comme étant un continent où chaque ethnie serait un pays ?

Aussi, le proverbe Africain « si tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi d’où tu viens » me semble « obsolète »… revenant aux propos « d’évolution ». C’est louable de garder ses propres rites culturels, d’affirmer en quoi nous sommes différents du reste du monde… Ceci étant, votre rythme de vie et de travail est-il le même que du temps de vos grands-parents et de vos parents ? A quelques exceptions près, peut-on aujourd’hui, sur Madagascar, se permettre une vie avec quelques extras avec un seul revenu ? Les femmes ne travaillent-elles que pour satisfaire leur besoin d’émancipation… sur Madagascar ? Qui de nos jours peut s’offrir le luxe de ne pas se mettre tous les atouts de son côté et planifier son avenir, même si Dieu est le seul qui décide si nous allons réaliser nos rêves ou pas ? Alors, ne s’agit-il pas ici d’évolution ? D’après ma compréhension, le positivisme et la vie en elle-même ne résident pas dans le passé. Quand nous voulons avancer, allons-nous de l’avant ou en marche arrière ? Pleurons-nous nos chagrins d’amour indéfiniment pour ne plus croire en l’amour ou acceptons-nous de tourner la page avec les séquelles du passé ? Retenir les leçons du passé est essentiel pour que l’histoire ne se répète pas mais rester scotché au passé n’apporte pas son grain de sable au désert… Les grains de sable du passé demeurent et peuvent former le pilier de ce désert mais qu’apportons-nous alors, nous qui sommes encore vivants ? Et Dieu sait combien notre traversée du désert est interminable dans ce pays. En 2013, si tu ne sais pas où tu vas, pose-toi, ne bouge pas, réfléchis jusqu’à ce que tu puisses imaginer un semblant de sentier qui te fasse avancer !

Enfin, que cet article ait mit l’accent sur les Merina, Antanosy, Sakalava ou autres, ce que je trouve personnellement déplorable à Madagascar (et ceci n’engage que moi), c’est justement cette insuffisance « d’identité nationale« . Autant, l’expression malgache « vazaha mody miady » (des blancs qui font semblant de se disputer) est vraie, autant nous prônons le « gasy mody miaraka » (des malgaches qui font semblant d’être unis). Une fraîche conversation avec un pêcheur de Sainte-Luce, dans les environs de Fort-Dauphin, résume bien l’état d’esprit que je partage : « J‘ai été pêcheur toute ma vie, je ne sais faire que cela. J’ai entendu que QMM pourrait s’installer chez nous et j’ai beaucoup d’appréhensions par rapport à ce changement. Ce que je souhaite, c’est qu’ils prennent le temps de nous apprendre d’autres choses si ce changement doit se faire, parce que nous voulons apprendre et nous avons des capacités que d’autres n’ont pas. Le reproche que j’ai envers QMM, ce n’est pas tant qu’ils emploient des gens d’Antananarivo (des Merina, comme moi qui ai discuté avec lui), mais plutôt qu’ils nous imposent le changement sans se préoccuper de notre avenir. » Je vous laisse suivre les nouvelles des revendications actuelles sur Fort-Dauphin qui, une fois de plus, de par cet amour « ethnique », finit par de purs débats racistes avec comme principal objet la ségrégation et la culture de répugnance pour la différence !

Quand une personne « ouverte d’esprit » est face à un obstacle parce qu’elle n’a pas les armes adaptées pour gagner la partie, elle observe, apprend et ajuste ses armes pour revenir sur le front. Quand une personne « étroite d’esprit » est face à un obstacle, elle s’accroche à ses armes (*prie fort pour un miracle) sans jamais rien changer et s’étonne de ne jamais surpasser cet obstacle… et bien sûr, pour ne pas le prendre sur soi quand on rentre bredouille, il faut s’accrocher à quelque chose… et dans cet article, ce quelque chose, c’est l’Histoire… L’Histoire ne s’arrête jamais, pourquoi accorde t-on plus d’importance sur l’Histoire qui a déjà été écrite avec de l’encre de sang, plutôt qu’à l’Histoire qu’il nous est demandé d’écrire aujourd’hui, maintenant, demain, et pour les futures générations… pour qu’elles aussi à leur tour, puissent avoir la combativité nécessaire pour mener ce pays à une cohésion nationale.