La voix des jeunes Malagasy… pour une solidarité nationale

Article : La voix des jeunes Malagasy… pour une solidarité nationale
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28/05/2013

La voix des jeunes Malagasy… pour une solidarité nationale

« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Martin Luther King

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Le concours national sur la démocratie et les droits de l’homme organisé par l’USGA (United States Graduates’Association) et l’Ambassade des États-Unis, avec le concours de l’American Center et de l’American Chamber of Commerce (Amcham), a permis à des lycéens venant de différentes régions de Madagascar (Nosy Varika, Ambanja, Fianarantsoa, Ambositra, Tsiroanomandidy, Maevatanana, Ambohimalaza et Antananarivo) de s’exprimer et de défendre leurs idées à travers des débats sur des sujets autour de la démocratie et les droits de l’homme, avec un focus particulier sur le cas de Madagascar.

L’équipe gagnante du concours a été le lycée Saint-François Xavier, Antananarivo, après une finale des plus serrées avec l’équipe de Maevatanana autour de la liberté d’expression : faut-il revendiquer ses droits ou laisser les spécialistes faire leur travail?

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A part les différents débats pour la finale, objet de leur venue, ces jeunes malgaches ont également souhaité s’impliquer davantage dans l’avenir de leur pays, à commencer par leur contribution à l’album citoyen initié par le groupe « Wake up Madagascar » pour faire entendre leur voix. Leur enthousiasme ne s’arrête pas ici ; convaincus de l’utilité d’apprendre à argumenter, de forger leur force de conviction et d’apporter leur grain de sable à l’avenir de Madagascar, des projets communs sont en cours de gestation pour l’avenir. Si une lycéenne nous a partagé : « Dans la vie de tous les jours, je ne peux pas trop m’exprimer parce que les adultes disent que je ne suis pas assez grande pour comprendre les choses… alors ici, je me lâche, et je suis d’autant plus motivée parce que maintenant, je peux avoir une plateforme pour m’exprimer.« , un autre lycéen a fait la remarque suivante : « NOUS devrions commencer ce genre d’initiative dès les classes primaires, tout le monde a besoin de savoir ce qu’est l’éducation civique. » Quant à un encadreur qui fait de son métier une réelle vocation : « Une des leçons que je retiendrai, c’est de ne pas attendre les autres pour faire quoi que ce soit. Il faut se lancer quand on est convaincu que c’est pour la bonne cause, même seul ou avec un petit nombre, nous pouvons déjà faire quelque chose d’important. »
A tous les niveaux, nous pouvons faire la différence, n’attendons pas d’être « directeur », « chef », « président » pour nous tourner vers notre avenir commun que nous laissons sous l’emprise d’une minorité aveuglée par des aspirations à l’encontre de l’intérêt général. Et ne nous indignons pas si les autres récoltent le mérite de nos efforts, un adage malgache affirme que « ny asa vita no hifampitsarana » (ne jugeons que le travail fait!) ; si vous faites une chose juste, vous n’avez pas besoin d’investir les 3/4 de votre budget dans la communication, les gens vous reconnaîtront pour ce que vous avez réalisé… Et si ce n’est pas le cas, la satisfaction personnelle d’avoir « fait du bien » n’a pas de prix.

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Par ailleurs, le court séjour de ces 8 équipes composées de 3 lycéens en classes de 2nde ou/et 1ère et d’un éducateur a également été une riche opportunité pour respecter et apprécier la différence comme chaque soir a été clôturé par des échanges culturels : histoire, danses traditionnelles, coutumes… Le RESPECT a été la devise de ces quelques jours. Si nous n’avons pas directement « discuté » des aléas de l’identité nationale malgache, force a été de constater que les lycéens ont été plus que motivés, fiers, ouverts, curieux et généreux dans les échanges culturels… Les adultes devraient sans doute prendre exemple sur ces jeunes qu’on pourrait dire « innocents » mais qui sont tellement remplis de « vérités »… La vérité ne sort-elle pas de la bouche des enfants ?

Enfin, mais pas des moindres, je tiens à remercier personnellement ces 24 lycéens et 8 éducateurs qui ont réussi, de par leur optimisme, sourire, courage et volonté, à me redonner espoir en un avenir meilleur pour Madagascar, à me faire penser qu’un jour, nous parlerons tous au nom de notre patrie… Et surtout, de m’avoir fait changer d’avis sur mon engagement auprès de mon pays ; si j’étais partie du fait de tirer ma révérence face à ce tsunami d’absurdités quotidiennes actuel, j’ai retrouvé la force de continuer en me tournant vers les bonnes personnes, en invitant ceux qui croient en la force de l’éducation à nous joindre (pour de vrai, non pas juste pour faire de la bonne publicité pour leur organisation) et à ramer avec nous pour pouvoir prendre nous-mêmes notre avenir en main.

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Commentaires

Rijaniaina
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Dommage que ton précédent article sur le firenena merina n'a pas été mis en avant sur l'accueil de Mondoblog comme cet article.

Tu écris si bien, un vrai reporter, merci

Valy
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Merci du compliment Rijaniaina, ça fait toujours plaisir d'avoir des encouragements.