Mais à qui profite lA/lE criS/Me ?

06/06/2013

Mais à qui profite lA/lE criS/Me ?

En regardant l’émission « le débat de France 24 »  sur le « gaz sarin en Syrie : la ligne rouge franchie ? » hier soir, la remarque de Patricia CHAIRA, journaliste de l’agence Cara sur un témoignage de l’armée syrienne libre m’a spécialement frappée : « Quand il y a 100 000 morts par des bombardements ou par des armes conventionnelles, est-ce que ça vous intéresse ? Non ! Quand il y a des morts tous les jours qui tombent, est-ce que ça vous intéresse ? Non ! Là, tout d’un coup, les armes chimiques, ça vous intéresse, pourquoi ? (…) C’est une vaste hypocrisie ! » (vidéo 16:38). Patricia CHAIRA a eu l’avantage de parler de ce qu’elle a vu et vécu sur place et surtout, de partager l’opinion de la population locale, ce qui permet parfois de ne pas sombrer dans des théories et réflexions sans fin… pour pouvoir prédire l’issue de l’Histoire ou pour mieux orchestrer la prochaine « intervention » de démonstration de puissance !

Si le concept de l’émission me paraît excellent, il est quand même regrettable qu’il n’y ait pas eu de personnes directement concernées – à savoir des syriens – comme invités au débat. Si, dans mon propre ménage, je ne tolère que les conseils et non pas que quiconque prenne des décisions ou impose des changements pour « notre » bien, pour la simple raison que personne à part nous ne connait tous les tenants et aboutissants, la globalisation démontre et ne cesse de confirmer que tout le monde et n’importe qui peut – au nom de X communauté internationale/objectifs du centenaire/cause… – aider un pays à laver son linge sale. Dans le jargon des projets, cela revient à favoriser, voire imposer « l’assistanat »… Un développement durable et pérenne grâce à l’assistanat, je demande à voir un « success story ».

Sans plus rediscuter du pouvoir des médias et de leur expertise en manipulation de masse, sans même plus oser revenir aux fameux Droits de l’Homme – bafoués parfois, ignorés de plus en plus – où tout le monde a droit à la vie sauf cas de forces majeures acceptés par les principaux détenteurs d’intérêts internationaux, les actualités m’amènent à imaginer la vie en « rose » de ces centaines de milliers de familles victimes de guerre dans le monde… à l’image de la chanson de « Pink » :

Dear Mr. President,
How do you sleep while the rest of us cry?
How do you dream when a mother has no chance to say goodbye?
How do you walk with your head held high?
Can you even look me in the eye?
————-
Let me tell you ’bout hard work
Minimum wage with a baby on the way (…)
Rebuilding your house after the bombs took them away (…)
Building a bed out of a cardboard box (…)
Hard work, hard work

A force de ne pas se poser les bonnes questions et d’ingurgiter les informations de masse aussi indigestes les unes que les autres, on finit par passer à côté de l’essentiel.

Pour les pays en guerre, mais à qui profite le crime ?
– Aux patriotes haut gradés et totalement manipulés qui acceptent de tuer des innocents contre d’autres qui veulent bien donner leur vie… au nom d’une cause ?
– Aux producteurs d’armes (chimiques, conventionnelles, atomique, là n’est pas la question) qui voient leur bénéfice augmenter de façon astronomique ? Tiens, pourquoi les médias n’en parlent pas plus que ça ?
– A la communauté internationale qui finance, se partage et départagera le butin ? Parce qu’après avoir aidé à laver le linge sale, il faudra bien sûr aider à le sécher, et quand il n’y a pas beaucoup de soleil, il faut « emprunter » et « s’endetter » encore plus pour acheter le sèche-linge ! Et qui, après avoir mis le pays dans de beaux draps, se vêtira de ce linge « blanchi » et « retaillé sur mesure » ? La population locale deviendra de plus en plus étrangère en son propre pays comme elle perd progressivement les pouvoirs de décisions pour « son » propre avenir. (Refrain)

Et pour Madagascar, mais à qui profite la crise ?
– Aux 20 millions de malgaches (moins les quelques % d’ours s’appropriant tout sur leur passage, en préparation de l’hibernation… sous les tropiques) qui ont de plus en plus de mal à définir la « décente vie » et plus de facilité à illustrer la « descente vie » ?
– A la communauté internationale (cf. même refrain qu’au-dessus) qui joue au « yo-yo » sur le financement, pour mieux appâter le poisson ? Après tout, en affirmant qu’il n’existe pas une forme unique de démocratie, en investissant dans des élections « démocratiques » qui préconisent (parce que « qui y croit encore ? ») la transparence du processus (clin d’œil pour les fabuleux tours de magie de la Cour Électorale Spéciale) et des résultats des élections, cela implique que les citoyens malgaches bénéficient de leur droit de vote pour élire le dirigeant qu’ils veulent… ceci, peu importe le nombre et le profil du candidat. Aussi, si les 3 candidats « m’as-tu-vu » que nous avons déjà trop vus à la une des actualités à Madagascar et qui continuent de vouloir nous en faire voir de toutes les couleurs se présentent, si leur côte de popularité est celle que nous imaginons, les chances sont moindres qu’ils soient élus. Le problème se situe t-il donc au fait qu’ils aient bravé la loi ? Mais est-ce une nouvelle ? Ne vit-on pas déjà dans l’impunité presque totale ? Non pas que l’option de « un peu plus, un peu moins, on n’est plus à ça près » soit une bonne réaction mais s’obstiner sur 3 candidats sur un exploit mondial d’un total de 49+1 candidats n’est-il pas un « hors sujet » face à la situation alarmante de l’économie du pays ? Ils nous font marcher avec leurs intentions douteuses et nous, nous courons aveuglément… alors qu’eux volent (dans tous les sens du terme !)

Est-il préférable, pour Madagascar, de se focaliser sur un nombre minime de candidats, plutôt que de mener ses élections à bien… sachant qu’ils nous ont déjà volés notre voix… mais qu’il faudrait que nous, citoyens malgaches, arrivions à défendre nos propres intérêts et à ne pas nous faire voler notre voie !?

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